Alors que l’électromobilité continue de s’imposer en France et en Europe, les infrastructures de recharge évoluent à un rythme soutenu. Dans un précédent article, nous avions mis en lumière les grandes étapes de développement du réseau de bornes en 2024, ainsi que les premiers effets de la loi d’orientation des mobilités (LOM) sur les entreprises et collectivités. Aujourd’hui, en juin 2025, de nouvelles obligations entrent en vigueur, accompagnées d’initiatives concrètes pour améliorer l’accès, la fiabilité et la couverture nationale.
Une croissance continue du réseau
À la fin du mois d’avril 2025, la France comptabilisait 168 055 points de charge ouverts au public, soit une augmentation de près de 30 % en un an. Cette accélération est essentielle pour accompagner l’explosion des ventes de véhicules électriques, qui représentent désormais près d’un tiers des immatriculations neuves.
Pour aller plus loin, l’État vise désormais 400 000 points de charge publics d’ici 2030, avec une attention particulière portée sur la charge rapide : 50 000 points devront permettre une recharge supérieure à 50 kW pour répondre aux besoins des professionnels et des grands déplacements.
Zoom sur les nouvelles obligations en entreprise
Depuis le 1er janvier 2025, de nouvelles obligations à retenir s’imposent aux entreprises, copropriétés et bâtiments neufs ou rénovés :
- Tout parking de plus de 20 places doit être équipé d’au moins 1 borne de recharge installée et opérationnelle.
- 20 % des emplacements doivent être pré-équipés (gaines techniques, câblages…).
- L’un des emplacements doit être accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR).
- Les bâtiments à usage tertiaire doivent aussi prévoir l’intégration future de solutions de recharge, même s’ils ne sont pas immédiatement équipés.
Ces règles s’inscrivent dans une logique de long terme : inciter les gestionnaires de parc immobilier à anticiper la transition électrique, plutôt que de la subir dans l’urgence.
Des projets régionaux ambitieux
Partout en France, des territoires prennent de l’avance. C’est le cas notamment du Mont Saint-Michel, où un chantier d’envergure prévoit l’installation de 208 bornes, dont plusieurs rapides, dès cet été. Dans le nord, Grand Calais Agglomération mise sur 279 points de charge d’ici fin 2026, avec un contrat d’énergie verte signé avec Ekwateur. Ce type de déploiement montre que la dynamique ne concerne plus seulement les métropoles : les zones rurales et touristiques s’équipent elles aussi.
Des données plus transparentes et des études utiles
À noter également, l’arrivée prochaine d’un open-data national sur les bornes de recharge, annoncé par le gouvernement pour fin 2025. Il permettra d’accéder à des informations clés comme :
- La disponibilité en temps réel des bornes,
- Les prix pratiqués,
- Les pannes signalées.
Par ailleurs, une étude publiée ce mois-ci par Monta met en avant les bornes publiques les plus fiables d’Europe, sur la base de dizaines de milliers de sessions. C’est un signal fort pour améliorer l’expérience utilisateur, qui reste contrastée : 51 % des utilisateurs estiment que la fiabilité s’est améliorée, mais seulement 17 % jugent le rapport qualité-prix satisfaisant.
Les obligations à retenir en résumé
Voici les obligations à retenir en juin 2025 :
- 1 borne installée sur tout parking de plus de 20 places (entreprises, bâtiments neufs, etc.).
- 20 % des places pré-équipées.
- 1 place PMR dédiée et accessible.
- Obligation de raccordement pour les bâtiments tertiaires.
- Objectif de 400 000 bornes publiques d’ici 2030 (dont 50 000 rapides).
- Suivi national des données de recharge en open-data (disponible fin 2025).
La stratégie nationale autour des bornes de recharge entre dans une phase de maturité réglementaire. Les entreprises et collectivités ne peuvent plus ignorer leurs obligations : il ne s’agit plus d’anticiper, mais d’agir. La bonne nouvelle, c’est que les outils, les financements et les initiatives locales sont en place pour faciliter cette transition. Les obligations à retenir ne sont donc pas qu’un cadre contraignant : elles représentent une opportunité pour construire une mobilité plus propre, plus accessible et mieux intégrée dans les usages du quotidien.